Un livre intéressant sur les origines et les destins de la violence (ou de la violence et de l’agressivité) et qui invite à une réflexion sur ce sentiment pourtant si essentiel à la croissance mais dont l’irruption est mal tolérée au sein des familles dans notre société de consommation contemporaine qui la voit pourtant s’inviter régulièrement sur la place publique..
P 50: « l’enfant qui prend, pour conserver une place, le rôle de protecteur (*) , de bienfaiteur de celui qu’en fait il déteste tourne le dos à ses propres sentiments pour se conformer à ceux de ses parents; adulte, il gardera l’habitude de parenter les autres laissant dans l’ombre l’horrible besoin qu’il a enterré trop tôt d’être « parenté » lui-même. Voilà une des conjonctures où la violence a dû être refoulée au profit de sentiments plus honorables pour l’enfant, mais elle continue à œuvrer souterrainement, lui faisant vivre tout échange affectif comme une relation de parentage à sens unique, lui-même continuant à ne pas avoir de parents « intérieurs » et à connaitre l’insatisfaction au sein de toutes ses relations intimes, parce qu’il a offert ce qu’il aurait dû demander.
(*): du dernier arrivé au sein de la famille